Une fracture de la clavicule correspond à une perte de continuité de la clavicule consécutive à un traumatisme.
Habituellement, il s’agit d’une fracture de la diaphyse, c’est à dire de la partie centrale de la clavicule. La fracture peut être non déplacée, peu déplacée ou très déplacée. Le plus souvent, le déplacement est significatif. En effet, le muscle sterno-cléidomastoïdien a tendance à ascensionner le fragment interne tandis que le deltoïde tire le fragment externe vers le bas. Il peut s’agir d’une fracture simple avec un volumineux fragment interne et un deuxième volumineux fragment externe. Le plus souvent, il existe un 3ème fragment intermédiaire de plus petite taille. La fracture peut parfois être comminutive c’est à dire qu’il existe de nombreux traits de fractures intermédiaires entre les fragments principaux.
Le diagnostic de fracture de la clavicule est clinique. Le plus souvent, elle fait suite à une chute sur le moignon de l’épaule. A l’examen clinique, il existe une douleur localisée en regard de la fracture ainsi qu’une déformation liée au déplacement de la clavicule. Une radiographie permet de confirmer le diagnostic.
En cas de fracture non déplacée de la clavicule, le traitement orthopédique (non chirurgical) est le plus souvent recommandé. Il faut alors mettre au repos l’épaule le temps que la consolidation puisse se faire. Des contrôles radiographiques réguliers permettent de définir à quel moment la mobilisation de l’épaule peut à nouveau être permise.
En cas de fracture déplacée, le docteur Mercier Numa (Clinique Herbert à Aix-les-bains) vous parlera de l’intérêt d’effectuer une intervention chirurgicale. En effet, les fractures du tiers moyen de la clavicule ne consolident pas aussi souvent qu’on veut bien le dire (7 à plus de 30% de pseudarthroses selon les séries) et les cas vicieux ne sont pas aussi banals qu’il n’y paraît. Ainsi, la tendance actuelle est d’opérer par un moyen stable et solide les fractures simples très déplacées et les fractures complexes où les fragments intermédiaires sont verticalisés et menacent parfois la peau. Cependant, le matériel d’ostéosynthèse est souvent gênant et il est souvent nécessaire d’avoir recours à une deuxième intervention pour l’enlever. Pour toutes ces raisons il est nécessaire d’avoir un entretien avec le Docteur Mercier Numa afin d’évaluer la balance bénéfices-risques de la prise en charge chirurgicale.
Lorsqu’il est décidé d’avoir recours à un traitement chirurgical, la première étape consiste à réduire la fracture (remettre les différents fragments en place), avant de la stabiliser par une ostéosynthèse composée d’une plaque et de vis.
Après l’intervention, Ii est important de bien garder la contention post-opératoire afin de soulager l’épaule. Des exercices d’auto-rééducation sont préconisés afin de récupérer une épaule fonctionnelle rapidement dès le premier mois. La reprise des activités s’envisage progressivement aux premiers signes de consolidation sur le bilan radiographique. Les soins de rééducation ne sont pas systématiques. S’agissant d’une pathologie extra-articulaire, de nombreux patients ne présentent pas de raideur post-opératoire. Le Docteur Mercier Numa prescrira des séances de kinésithérapie si il note l’apparition d’une raideur de l’épaule.
Un certain nombre de complication sont communes au traitement chirurgical. Ainsi, exceptionnellement une raideur post-chirurgicale de l’épaule peut s’installer dans les suites de l’intervention. Elle se traite essentiellement par de la rééducation. La clavicule étant située sous la peau, il existe un risque d’infection lié à cette chirurgie. En cas de non-respect des consignes d’immobilisation, un déplacement secondaire du matériel d’ostéosynthèse et de la fracture est possible. Dans ces cas, l’évolution vers la pseudarthrose nécessitant une reprise chirurgicale est la règle. Les complications neurologiques et vasculaires sont exceptionnelles. Elles sont principalement rencontrées lorsqu’il s’agit d’un geste de reprise chirurgical.
La reprise de l’activité professionnelle et du sport est un objectif fondamental de la prise en charge. Il faut néanmoins dans tous les cas que l’ensemble des phénomènes douloureux aient régressés et que l’épaule soit parfaitement souple. Il est nécessaire de s’assurer de la bonne consolidation du foyer de fracture sur le bilan radiographique de contrôle. Habituellement, la majorité des patients ont une épaule souple, fonctionnelle et non douloureuse dès la fin de premier mois post-opératoire.
Dr Mercier Numa. Clinique Herbert, Aix-Les-Bains, France
Référence : EMC – Techniques chirurgicales – Orthopédie-Traumatologie.
Chirurgie et traumatismes de la clavicule, articulations acromioclaviculaire
et sternoclaviculaire incluses. D. Saragaglia.