Après la première luxation, la chirurgie n’est pas systématique. Il est en revanche impératif d’immobiliser strictement l’épaule pour une durée minimale de 3 semaines. Le but est de faire cicatriser les lésions de la capsule, des ligaments et/ou du bourrelet glénoïdien. Le taux de récidive de la luxation de l’épaule est alors d’environ 50%.
En cas de récidive, cela signifie que les lésions n’ont pas cicatrisées. La rééducation ne peut alors pas à elle seule stabiliser l’épaule et la chirurgie doit alors être envisagé. Différentes interventions chirurgicales peuvent être réalisées pour stabiliser l’épaule. Le choix se fait selon le terrain du patient mais aussi en fonction des lésions associées (en particulier les lésions de passage). Selon les cas, il est possible de réaliser :
Une butée d’épaule : le principe de cette intervention repose sur la mise en place d’une butée osseuse à la partie antérieure de l’épaule pour éviter la luxation de l’articulation. On sectionne pour cela l’apophyse coracoïde que l’on vient ensuite fixer à la partie antérieure de l’articulation. Les tendons qui y sont accrochés permettent également de réaliser une sorte de hamac qui augmente encore la stabilité de l’épaule. Cette intervention est classiquement réalisée par une courte incision antérieure. Des techniques utilisant l’arthroscopie sont actuellement en cours de développement. Elles n’ont aujourd’hui pas montré leur supériorité par rapport aux techniques conventionnelles.
Une intervention de Bankart : il s’agit de réparer sous arthroscopie les lésions de la capsule, des ligaments et du bourrelet glénoïdien au moyen d’ancres qui sont fixées à la partie antérieure de la glène.
Un remplissage : Le principe de l’intervention est de combler l’encoche de la tête humérale afin que cette dernière ne vienne plus « s’accrocher » sur le bord antérieur de la glène lorsque le patient positionne son épaule en position de « l’armé ». On utilise pour cela des ancres qui permettent de plaquer le muscle sous épineux dans l’encoche.
Le traitement des luxations postérieures répond aux mêmes principes : selon les cas, il est possible de réparer la capsule et les ligaments ou de mettre en place une butée osseuse (prélevée sur l’os iliaque dans ce cas au niveau du bassin).